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Apposer sa signature

Et le temps qui passe si vite, et les mots qui ne se disent pas... Les partiels qui sont là, partout, les livres qui m'encadrent et les textes qui passent en boucle dans ma tête. Je devrais travailler et je me drogue de sa présence.

J'aimerais tant tout balancer et retrouver ma joie de vivre, mon sourire qui pétille, définitivement. Cesser d'être en courant alternatif, de rire un jour sur deux, d'entendre les battements de mon galoper dans ma poitrine, ou soudain s'arrêter brusquement.

Je voudrais. Il me faudrait une autorisation écrite, parfois. Autorisation écrite pour le bonheur, qui dit mieux? Une simple signature de la part de l'intéressé.
Parce que tout de même, je suis heureuse à ma façon. Je ne me noie pas non plus dans un néant, dans un gouffre des coeurs brisés, dans une série sirupeuse aux sentiments dramatico-lyriques. J'aime goûter les moments, toujours aussi bien, toujours aussi forts.


Parce que ces instants avec Eloi deviennent de plus en plus beaux.
Hugo est parti samedi dans sa maison de campagne pour réviser les partiels, cette semaine. Il m'a laissée à Paris, en montant dans le train, Gare de Lyon. Ses lèvres sont venues trouver les miennes, et avec un air un peu triste, il m'a dit : "A la semaine prochaine". Parce que la joie est moins présente entre nous deux, en même temps que les étreintes.

Je crois qu'il se passe quelque chose.
En moi, l'amour meurt. Petit à petit. Mais sereinement. Je ne suis plus aussi torturée que je l'étais les semaines précédentes, où mon coeur était compressé dans un étau, déchirée entre deux visages que j'aimais autant l'un que l'autre. Il me semble que peu à peu, l'un a gagné du terrain sur l'autre. J'envisage avec une sorte de serénité la rupture avec Hugo. La séparation, plutôt. Parce qu'il sent. On dirait qu'il comprend, presque. Et du coup, au lieu de s'accrocher, il s'éloigne doucement.
C'est, comment dire... une distanciation progressive. Il ne sait pas pourquoi, mais il ne demande pas. Il a juste des ramifications, des fibrilles qui lui chuchotent de s'éloigner. Instinct pour se préserver, peut-être. Mais la tendresse est toujours présente. Simplement, nous nous embrassons moins.

Mais parfois, il est pris d'un élan, d'un sursaut de sentiment, comme s'il se laissait maîtriser par la profondeur de ses sentiments qu'il cherche inconsciemment à étouffer, et il me prend contre lui, m'entoure de ses bras. Et ferme les yeux, nos visages l'un contre l'autre. Je réalise alors comme je l'ai aimé, et comme il m'a aimé. C'était vraiment un très, très bel amour. Le temps qu'il a duré.
Ici, c'est comme une autre phase qui commence. Bien qu'il ne sache pas encore. Et que je ne sache pas non plus. Il ignore mes sentiments pour Eloi. Et Eloi aussi n'en sait encore rien.

Alors, je préserve Hugo au maximum, je refuse de lui faire mal, du moins je refuse du lui donner plus de mal que celui que je lui ferai déjà, en annonçant notre séparation.
A présent, c'est difficile. C'est comme blesser un ami très cher. Car oui, je crois bien que l'amour s'en va. Bien que ce soit une considération différente que celle d'un ami. C'est... un amimour. Un amour fané que l'on préserve du bout des doigts, juste pour ne pas le faire se décomposer en cendres. Mais on ne lui ajoute plus d'engrais ni de lumière. On fait simplement en sorte de que la fleur, de plante vivace et verte, devienne une délicate immortelle, ces fleurs asséchées mais si belles. Plus de sève, mais la présence reste.

Alors, je m'énivre de la présence d'Eloi, et je laisse le doute planer.

Parce que lorsque nous sommes face à face, il y a ce quelque chose étrange. Ce petit détail qui fait que. Je m'interroge. De plus en plus.

Au café, ses yeux dans les miens, longtemps, sans rien dire.
Eloi et ses yeux bruns-verts, qui me contemple. Il ne fume pas.
"A quoi est-ce que tu penses...?", je lui demande, en esquissant un sourire. C'est un jeu entre nous, de se poser cette question, et de répondre toujours à côté, par exemple : "La fenêtre est transparente." "J'aime voir avec mes yeux."

Il me répond : "Je ne pense pas. Je te regarde. Ca m'empêche de penser."
Cette simple phrase et c'est le tourbillon dans ma tête. Mais pour une fois, je ne peux pas sourire, je n'ai plus l'envie de porter ce masque de sourire, j'ai envie qu'il voie.

Je le regarde aussi. Mes mains jouent avec l'anse de ma tasse.
Ce genre d'instants où le temps s'arrête, et où évidemment, mon portable sonne. Ma mère qui me demande de passer chez l'épicier en rentrant. Merci maman.

Les instants s'égrènent, furtifs.
Malgré moi, j'attends beaucoup de cette semaine. Peut-être parce qu'Hugo n'est pas là.
La fin arrive. Petit à petit.
Bientôt, le noeud gordien sera dénoué. Mais je ne veux dévoiler ce que je pense à Eloi, qu'en ayant réglé tout cela avec Hugo. Dire que j'ai failli le faire dans ce café. Les mots m'ont brûlé. Ou plutôt les regards. Alors, il faut que je m'arrête, que je laisse en suspens. D'ici son retour. Là, nous prendrons le virage final.
J'ai quand même mal en écrivant cela. Une nostalgie. J'ai le coeur qui se serre, car en moi, se mêlent deux sentiments. C'est comme si c'était déjà fini, et en même temps, quelque chose me retient de mettre le point final. Je sais que je ne parviens pas à apposer ma signature au bas de la feuille ; c'est pourtant la fin de notre poème commun. Ca y est, il faut tourner la page, il le sent, il le sent, pourquoi ne le fais-tu pas.

J'attends. J'ai si peur de lui faire mal, et j'ai si peur de le perdre... Car quoi qu'il en soit, Hugo reste Hugo. Je l'ai aimé, ce n'est pas pour rien, je l'ai étreint, ce n'est pas pour rien, j'ai partagé avec lui des instants formidables, si beaux, si doux. Je ne regrette rien. Simplement, quelque chose l'éloigne. Mon attraction pour Eloi.
Je ne parviens pas à écrire.
Trop de choses s'emmêlent.

Ambiguité de la pensée, papillonnement de l'esprit, j'effleure les mots sans les dire. Je souffle seulement, sans oser.

J'aimerais tant...

Ecrit par Viva, le Lundi 6 Juin 2005, 17:42 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

C-C
C-C
06-06-05 à 18:47

"Il est grand, beau, adorable, et intelligent, un homme idéal en superpuissance..." C'est ce que tu disais d'Hugo dans ton premier article. Es-tu certaine de faire le bon choix si tu arrêtes avec lui ? Je n'essaie pas de te forcer à rester avec lui...de toute façon tu décideras en fonction de ton coeur et c'est le principal !

Ton article me laisse une impression bizarre. Tu ne semblais pas du tout fixée sur ce que tu allais faire dans tes articles précédents et maintenant ta décision semble irréversible. Es-tu sûre que ton attirance pour Eloi n'est pas juste passagère ? Es-tu certaine que mettre un terme à quelque chose de beau pour vivre quelque chose de totalement nouveau est une bonne solution ? Je me doute que tu dois être pas mal perturbée par cette situation ces temps-ci et tu as déjà dû t'interroger longuement ! Désolée d'en rajouter une couche !

Bon courage pour tes révisions !


 
Viva
Viva
07-06-05 à 19:36

Re:

Moultes questions que je me pose... Je ne parviens pas à me détacher d'Hugo comme je le voudrais, ni à me lier à Eloi autant qu'il le faudrait pour pouvoir prendre des décisions nettes et tranchées. En fait, mon avis a pu paraître décisif dans cet article, mais il ne l'est pas du tout. Je suis assez instable en effet, sentimentalement parlant, en ce moment.

Alors, je laisse un peu filer les choses. Je suis le conseil qu'on m'a donné, et je prends du recul. Je réfléchis, j'évalue. Avant de décider. Parce qu'après tout, je ne sais pas moi-même ce que je veux... eh oui, compliquée. ;)


 
MangakaDine
MangakaDine
06-06-05 à 18:56

Oh cet article....transcendant.
Je suis vraiment émue à chaque fois que je te lis. C'est comme si...mine de rien, j'avais envie de te serrer dans mes bras. et de te dire tout bas des mots rassurants. Des mots qui pourraient t'aider. Pourtant, tu n'appelles pas à l'aide, et tes écrits ne sont pas recouverts de tristesse sinistre, ni de noirceur, ni de larmes. Et pourtant, tu es de celles pour qui je compatis, j'aimerais te réconforter et te dire que tout ira mieux demain. Je ne sais pas vraiment pourquoi....je sens, c'est tout, je sens que c'est triste. Et la mélancolie.


 
Viva
Viva
07-06-05 à 19:38

Re:

Tes mots m'ont fait tout doux aux yeux, lorsque je les ai lus, vraiment. Je me suis sentie soudain toute tranquille, comme une petite fille qui vient trouver des bras réconfortants. Car il l'est, réconfortant, ton commentaire.
En fait, tes mots m'ont vraiment émue, moi aussi. Je ne sais pas pourquoi. Cette chaleur, ce... pas de phrases pour exprimer.

Merci.