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Le sable qui se retire
Comme si ça ne suffisait pas.
Il se passe trop de choses en ce moment dans ma vie pour que je ne me noie pas.

Une personne rencontrée hier, une personne en trop, une personne à effacer de mes yeux, de ses yeux, je déteste, je déteste.

L'ex d'Hugo.

Et de l'autre côté, avec David, j'ai dérapé. Dérapé. Je n'ose plus appeler Hugo. Je m'en veux. Je ne sais plus ce que je fais. Je ne me contrôle plus.  Mais je le sais très bien.  Je ne suis pas sûre de savoir où je vais.

Il faut que je remette tout ça en place dans mon esprit. Ce blog est une vraie thérapie.

Hier matin, j'arrive à la fac.
Je vois Hugo en train de discuter avec une charmante jeune fille, grande, brune. Longs cheveux. Sourcils droits, grand sourire. Gestes vifs, éclats de rire. Il la regarde, rit avec elle.
Non, il ne la regarde pas, il la dévore des yeux.

J'avance vers eux, je me mets le masque de la fille joyeuse.
" - Viva! Regarde avec qui je suis en train de parler! Sophie!
- Sophie?...
- Mon ancienne copine, c'est incroyable de se retrouver ici!"
Et elle, lance, comme pour confirmer :
" Je suis son ex."
Tiens, "mon ancienne copine", ne veut pas dire "mon ex", je suis bête... Pour qui me prend-elle.

Je dis, un immense sourire figé sur mon visage : "Aaah, salut."
Petit malaise.
Immédiatement, ils recommencent à discuter, de tout, de rien, de leurs souvenirs en commun, de leurs amis en commun, de leurs vacances passées ensembles, de leur passé commun, commun, commun, commun, de leur communauté, de eux, eux, eux, de ce qui fut "nous" lorsqu'ils étaient ensemble, haha, qu'est-ce qu'on se marre.

Et moi, je m'enfonce dans un mutisme brut, je ne dis rien.
Je dois faire une tête de trois pieds de long.
Je m'en contrefous.

Elle m'insupporte, soudain, cette jolie fille pétillante, au corps de mannequin et à la répartie rapide et pointue.
Hugo dit, à un moment, que j'aime beaucoup la théâtre :
" - C'est comme Viva, elle aime passionnément le théâtre.
Tiens, merci, on parle de moi, j'existe.
Elle répond :
- Aah, uhmm, ouioui. Et donc, oui, MOI, j'adoooore la théâtre, je fais du théâtre, tu te souviens, Hugo, quand on avait joué Cyrano de Bergerac, tu m'avais ta déclaration d'amour comme ça, hihi, comme c'était drôle, tu étais tout rouge, et moi j'adoooorais!"

Et lui, tout sourire, auprès de son ex en Deug de Langues slaves (en plus, elle est trilingue français-polonais-croate). J'adore. Pardon, j'adoooore.
Et juste après : "Elle est drôlement sympa, non? Ca m'a fait plaisir de la revoir, ça faisait quelques années, tu sais, c'est Sophie, une ex d'il-y-a longtemps! Elle a changé, je suis content de l'avoir revue!"
Ah oui, oui. Bien sûr.

Bref.

Passons.



A part "ça"... Tiens, je la réïfie. Marrant. Je n'ai même pas envie de rire.


Hier après-midi, je vais à l'hôpital, pour voir David.
Je prends sur moi pour aller le voir.
Je sais qu'à chaque fois, j'ai la sensation de flirter avec le danger, de marcher sur la corde raide, je parais forte, mais ce n'est qu'une structure de sable. Je m'effrite peu à peu au contact de David.

Et je marche vers l'hôpital.

Je suis frustrée du regard que Hugo a accordé à cette Sophie, et pas à moi. Je suis jalouse, je suis dévorée par le besoin qu'on me porte attention, je veux, je veux, je veux qu'on pense à moi, uniquement à moi, je veux être, le temps d'une heure, d'un après-midi, le centre du monde de quelqu'un. J'ai envie de me sentir aimée. Je veux avoir le temps d'un regard.

Une fois de plus, l'hôpital, ses murs froids, les infirmières automates, les chariots qui roulent dans un bruit étouffé de feraille.

David est en chambre de repos, au bout du couloir.

J'entre.
Il n'y a que lui, étendu sur le lit, les yeux fixés au plafond. La pièce est plongée dans la pénombre, les rideaux tirés. Lumière de fin d'après-midi.

"Viva."
J'approche.
Je le regarde.
Il me regarde.

David tend la main, lentement, vers moi.
Je la vois, ses doigts qui tremblent un peu, sa main qui avance, doucement, si doucement. Ses phalanges aux articuliations blanchies, sa peau transparente, ses cernes un peu grises autour de ses yeux, ses traits creusés, et toujours ses cicatrices, sur ses poignets.

Je sens toute la tension entre sa main, et moi.
Comme un fil tendu entre nous deux, mes yeux qui vont de sa main, à ses yeux, et les siens, qui vont de sa main, aux miens.

Sa respiration rapide, son corps tendu dans l'effort.

Et sa paume qui se pose contre mon ventre.
Et je sens la chaleur diffuse qu'elle propage contre moi, et je sais que c'est un moment au goût d'absolu, et je sais tout cela, je sais qu'il ne faut pas mais que je ne peux l'arrêter.

Je sens tout l'amour que j'ai pour lui, tout l'amour. Oui, de l'amour, pas de l'amour passion, pas de l'amour d'amoureuse, de l'amour de couple, non, de l'amour affection, comme on chérit un souvenir qui n'est plus. C'est terrible, j'aime David comme s'il n'existait déjà plus. Je le perds perpétuellement.
David n'est plus à moi, je ne suis plus à lui, mais quelque chose nous attache, plus fort encore qu'avant, plus intense, ce lien du passé qui nous lie, de l'amour que nous avons partagé. Nous savons.
C'est peut-être ça.


David est comme un morceau de passé que je visite régulièrement, dans lequel je m'énivre, et je pars loin. Il est mon coffre à souvenir, dont le parfum doux et violent remonte soudain à ma tête. Quelque chose qui me porte dans l'infini de la mémoire, quelque chose qui me fait suffoquer jusqu'à la jouissance.

J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le caresser.
J'ai envie de passer mes doigts dans ses cheveux.
J'ai envie de laisser tomber toutes mes barrières auprès de lui.
Oui, à cet instant, c'est comme ce qu'écrit Françoise Sagan dans "Bonjour Tristesse" : "Je ne bougeais pas. J'avais la même impression que lorsque le sable s'enfuyait sous moi, au départ d'une vague : un désir de défaite, de douceur m'avait envahie comme celui-là. (...) Je n'avais jamais ressenti une faiblesse aussi envahissante, et aussi violente. Je fermai les yeux. Il me semblait que mon coeur cessait de battre."
J'ai envie de laisser à terre mon armure, d'abattre les contraintes et la morale, j'ai envie de me défaire de mes entraves, comme David est en train de défaire un à un les boutons de mon manteau.

Je sens plus que ses mains qui me débarassent peu à peu de mes vêtements.
Je n'ai plus que mon jean et mon pull, directement sur ma peau.

Plus rien n'existe à part nous deux.
Je suis lasse de la vie, j'ai envie de défaite, oui, je perds, et je l'accepte.

Lentement, je descends mon visage vers sa bouche, je descends vers l'interdit, le "il-ne-faut-pas", mais j'oublie tout l'espace du temps de nous deux. Il n'y a pas de "il ne faut pas".

Mes lèvres effleurent sa joue.
Sensation indicible...
Tout mon corps frémit, ma bouche est brûlante, je ne suis plus guidée que par elle. Je sens quelque chose qui remonte en moi, les larmes, les larmes, qui déposent comme un âpre baiser dans ma gorge, qui se serre, se serre, encore, encore.
C'est le corps de David, c'est bien son corps si familier que je sens sous mes mains, que je caresse, mes mains glissent sous son t-shirt, sur sa peau, c'est lui, oh, qu'est-ce que je le reconnais en cet instant...
Cette sensation d'intense familiarité, tellement forte qu'elle en fait mal...

Ses mains épousent les formes de mon corps, peu à peu je suis sur le lit d'hôpital, les draps tombent à terre
Je sais que je perds
Je sais que j'ai perdu, mais je ne peux plus me battre.
J'en assez de résister, d'être forte, d'être Viva qui a toutes les solutions, Viva qui peut tout supporter, tout endurer, Viva joyeuse, Viva battante.

Quelque chose meurt en moi, en même temps que je me perds en lui, en même temps qu'il me fait l'amour.

J'ai comme l'impression de mourir de plus en plus.









Ecrit par Viva, le Mardi 14 Décembre 2004, 15:19 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

AnnaH
AnnaH
15-12-04 à 17:33

euh..

vous avez fait l'amour dans la chambre de l'hopital ???!
hormis cette question qui EST idiote je le reconnais (ms euh c'est....risqué disons) j'aime toujours autant de lire.

Que veux tu faire ? veux-tu un choix entre David et Hugo ou n'en veux-tu pas ? qui tu penses aimer le plus ? est ce que David représente bien le passé ? seulement le passé des actions ? et non celui de l'amour ? ou le passé des actions ET de l'amour ? ....

J'essaye de te guider avec mes pauvres moyens :p pense à ce que tu ressens et ce que tu aimerais faire...et peux.

Gros Bisous à toi Viva

 
Viva
Viva
26-12-04 à 21:58

Re: euh..

Oui... tu l'as bien dit, dans la chambre même... C'était comme une parenthèse à la vie réelle, nous avons eu de la chance que personne n'entre, mais je savais que c'était l'heure des visites, donc normalement, les infirmières ne passent qu'en fin d'après-midi.

Merci pour tes interrogations, AnnaH, merci pour tes passages tout court, ils me réconfortent... Cela fait du bien d'avoir un autre regard que le sien propre sur ses actions...
Je pense que mon dernier article devrait répondre à tes questions...

Joyeux Noël à toi, je t'embrasse!


 
Broutille
Broutille
21-12-04 à 14:49

..

Quand je me suis eprdue dans tes mots, j'ai eu une larme qui a coulé dans le coinde l'oeil et j'ai eu ces souvenirs qui sont remotnés en Moi...

Je ne peux pas dire que 'jai vécu la même chose que toi. Mais cela se rapproche.

Mon'David" à moi ( c'est marrant parce que sur mon joueb je l'ai aussi apellé David... ) était  un drogué. Et nous avons refait l'Amour un jour où je me suis perdue dans mes souvenirs, un jour où il était plus faible et plus mal que d'habitude, un jour où j'ai vu son Âme à  nue, et où je ne voyais que Lui, Lui , et encore Lui...

J'avais alors un copain qui m'aimait pasionnement. Je ne lui ai jamais rien dis. Il est devenu mon meilleur ami... Et il ne sait toujours pas.

Ce que tu as vécu avec David 'n'était qu'un accident du passé qui a voulu habiter ton présent. Il ne remet pas en cause ta relation avec Hugo. Ne laisse pas un "incident" boussilé la nouvelle vie que tu t'es construite. Ilf aut que tur ésistes, il faut que tu t'éloignes de David même si cela te coute et même si cela lui fait du Mal. De toute évidence, le Mal est déjà fait.

Cours après ton Bonheur, et ne reviens pas sur ce passé, cours après Hugo et fuis David.

Fais le pour Toi.

Amcialement

Marie


 
Viva
Viva
29-12-04 à 01:02

Re: ..

"Ce que tu as vécu avec David 'n'était qu'un accident du passé qui a voulu habiter ton présent."

Cette simple phrase résume tellement bien ce que j'ai ressenti dernièrement... Ton commentaire est tellement juste, et cela me rassure de voir que je ne suis pas la seule à être destabilisée en face de ce genre de situation, que je ne suis pas la seule à avoir dérapé un jour de sensibilité accrue...
Merci ton apport, ton "témoignage", si je puis dire.
Fuir David, je ne sais pas si c'est ce que je vais faire, si je m'en sentirai la force. Disons que pour l'instant, je cesse tout contact avec lui, pour me concentrer sur ma relation avec Hugo, qui en a beaucoup souffert. Si je me suis séparée d'Hugo, c'est pour me centrer sur lui, et uniquement lui, et aussi sur moi. Je mets entre parenthèse David, et j'irai le revoir, lorsque j'aurai pris tout le temps qu'il faudra pour redevenir forte.
Vraiment, je me répète, mais merci, merci beaucoup pour ce commentaire!
Bizz à toi!