Juste quelques mots... Retour à la fac. Retour à la vie, en quelque sorte.

J'ai vu Hugo aujourd'hui. Il est toujours très beau, toujours grand, toujours charmant. Toujours son sourire qui lui donne une petite fossette, ce sourire parenthèse, parenthèse dans laquelle s'engouffre le monde entier, pour ne laisser plus que lui, et moi, à chaque fois que je le regarde.

Nous sommes comme deux jeunes gens qui se tournent autour, sans oser s'avouer réellement ce qu'ils ressentent.
Comme un re-début. Un renouveau, peut-être.

Cette grâce du non-dit, du sourire esquissé, du regard volé.
On se croise, on se regarde, on se sourit, et tout y passe. Juste dans le suggéré.

En fait, nos étreintes ne me manquent pas vraiment, du moins plus pour le moment. Ce nouveau départ rend les choses encore plus belles, je ne pensais pas qu'il serait capable de recommencer. De savoir attendre, tout simplement. Il n'est pas comme ces garçons qui, quittés une fois, même par un commun accord, étalent leur orgueil, montrent leur frustration, et refusent de jouer le jeu.
Ce jeu si délicieux, lorsque chacun ravale sa fierté. Et que peu à peu, on se redécouvre lentement. Un mot, quelques mots.

On papillonne, l'un autour de l'autre, lentement.
Comme si l'on ne connaissait pas vraiment, mais que l'attraction était là, présente. L'on devine lentement l'autre à travers ce qu'on en perçoit. Sauf qu'ici, l'intuition que l'on a de l'autre, s'avère bonne, et qu'on le sait déjà.
Pas de risque de déception, puisque nous nous connaissons.

Nous sommes deux inconnus l'un à l'autre qui nous connaissons mieux que personne.

Et c'est si agréable.
Spontanément, des deux côtés.

Et timidement, il me propose un café à la pause. Et j'accepte, agréablement surprise.
Lorsque je parlais de "jouer le jeu", je ne voulais pas dire que c'est une comédie. Loin de là. Au contraire, tout est très naturel, nous acceptons cette rétrogradation qui n'en est pas du tout une, nous sommes tous les deux revenus à ce stade premier de la découverte de l'autre, de celui qui nous attire, qui nous plaît. Exepté que nous connaissons déjà le fond. Alors, nous nous plaisons à redécouvrir la forme.

Ainsi renaît plus que jamais le désir.
Je réapprends à savourer encore mieux qu'avant sa silhouette, qui se détache peu à peu de la foule matinale, je réapprends à guetter son arriver dans la cours, je réapprends à écouter le grain de sa voix, la petite cassure à la fin de son rire.
Je le réapprends, lui.
Et je sens qu'il en est de même pour lui.

Et tout ceci est délicieux, il y a la connaissance d'Hugo, mais seulement, s'y ajoute le renouveau, la redécouverte. Il n'y a pas de risque de routine, qui, malgré tout l'amour que l'on peut éprouver, malgré tout le bonheur que l'on a être avec l'autre, peut s'instaurer, malgré soi.

Et je sens en moi pousser quelque chose, comme une nouvelle plante.
Oui, cest ça, je me sens peu à peu retomber amoureuse.

J'ai envie que cela dure, que peu à peu, l'on se rapproche, lentement, petite étape par petite étape, comme autant de petites victoires personnelles, dans le coeur de l'autre.

J'ai envie de réapprendre à goûter le bonheur qui arrive peu à peu. Et cette fois-ci, sans l'ombre des fantômes du passés, qui guettent, juste à côté, la bouche près de mon oreille.

Juste la simplicité, de cette... pureté.