Etrange paradoxe que de demander le désamour à l’un, et d’apprendre à savourer cet amour, cette passion de l’autre, de son âme et de son corps, avec l’autre…
Jongler entre…
… les
moments de complicité avec Eloi, en lui glissant quelques mots de réconfort,
pour lui faire comprendre que non, je ne l’oublie surtout pas, je ne le renie
pas, qu’il est toujours mon ami. Voir ses yeux me fixer parfois, avec des
messages que je pressens, mais me refuse à admettre : qu’il est difficile
de désaimer, qu’il est difficile de dire non à ses sentiments, lorsque cela se
passe « aussi bien ». Lorsque l’autre –en l’occurrence moi- est à
l’écoute, est présent, ne nous a pas rejeté terriblement fort, lorsqu’il n’y a
pas eu ce « sevrage » brut qui en terrasse tant… Je sens ses yeux qui
me murmurent des mots tout bas, qui chuchotent ce sentiment qui s’effeuille peu
à peu, mais reste tout de même. Ces mots qui semblent venir malgré eux.
Mais aussi, partager des instants où il semble se détacher peu à peu de ces
sentiments qui furent siens, et où notre complicité n’est plus chargée des
non-dits de l’amour qui a été et tente de disparaître. Ces moments où nous accédons
à cette amitié simple et franche à laquelle j’aspire tant, cette amitié que je
partage avec Pierre, par exemple. Car oui, il n’est pas si facile, pour l’un
comme pour l’autre, de fermer les yeux sur les sentiments qu’il m’a exposés. Ce
qui me rassure, c’est que cette sensation de simplicité amicale, de confiance,
est de plus en plus souvent là, et qu’il me fixe de moins en moins souvent. Je
sens que sa confiance à lui revient, aussi. Car oui, le fait de s’être vu
refusé effraie, et l’on n’ose plus être aussi confiant, aussi sûr de soi aux
côtés de celui ou celle qui nous a dit ce « non » si douloureux.
Petit à petit, l’évidence de l’amitié refait surface. Je crois que je peux
utiliser sans crainte cette expression « Lentement, mais sûrement ».
Et la tendresse reste. Notre entente si agréable est plus que jamais là. Tous
deux en avons conscience. J’aime tant cela…
Eloi. Mon ami.
… et les moments si intenses, si beaux, qui, rien qu’à leur simple évocation, me donnent l’impression qu’une boule d’oxygène presse sur mes poumons, sur le haut de mon thorax… Avec Hugo, que j’aime de façon si forte, tellement indéniable, irréversible.
Ce samedi après-midi passé entre ses bras, l’un contre l’autre, simplement avec des caresses, nos vêtements et nos peaux l’une contre l’autre, juste pour réapprendre ces quelques parcelles du corps de l’autre, sans aller plus avant. Juste savourer la sensation de tendresse si présente, mêlée au désir qui halète en sourdine. L’attente délicieuse de la découverte par étapes. Ou plutôt, de
Me
Gestes qui
viennent spontanément, et sont appliqués par petites touches sur la toile de
nos envies, éternel recommencement de ces mêmes geste d’amour perpétués depuis
des siècles par tous les couples, mais qui prennent leur forme si personnelle,
parce que c’est nous, nous deux, lui et moi, Hugo et Viva. Cela m’émeut
soudain, d’écrire nos deux noms l’un à côté de l’autre, comme si je prenais
soudain plus conscience encore et notre rapprochement, justesse du sentiment,
contact si franc et envoûtant, et charmant, dans le sens premier du terme.
Ce charme
qu’un jeune homme m’a jeté par le simple biais de son visage, de sa voix, de
ses propos, de son attitude et son allure, ce charme qu’il ma glissé petit à
petit dans la poche, sans le dire vraiment, mais qui s’est instauré en moi
simplement, et qui s’est retrouvé installé comme une évidence.
Et il est
là, à côté de moi, à poser ses mains sur mes hanches, délicieuse découverte du
corps qui nous habite par les caresses de l’autre ; oui, ses geste me
révèlent, comme si je prenais plus que jamais conscience que je m’habite, que
je suis moi, et que je vis avec mon propre corps.
J'ai envie de prendre sa tête enter mes bras et de la poser sur ma poitrine,
pour qu'il sente à quel point mon coeur bat fort, pour qu'il sente en même
temps la présence de mon corps tout contre le sien, sa joue sur mes seins,
parce que je suis là, là, juste là, avec lui.
L'embrasser comme on goûte à un fruit, en laissant glisser mes lèvres sur les
siennes ; c'est un nectar dont je me délecte, non, cette image est presque trop
mythique, mythologique, je ne sais pas. Elle ne correspond pas à cet état
d'esprit de... jouissance, presque, de plaisir presque gustatif à
embrasser sa bouche dessinée et impatiente.
Je m'accroche à son cou et il me domine, à genoux, de tout son corps, il est si
beau, presque effrayant tant sa beauté est incroyable, en cet instant.
J'aime me sentir presque poupée de chiffons, juste un corps avec un coeur qui
en habite chaque fibre, à côté de lui. J'aime me suspendre à lui, et planter
mes yeux dans les siens, tandis qu'il avance avec le poids de mon corps qui
tire sur sa nuque.
Et je le regarde d'en bas, et lui joue à me jauger du regard, d'en haut, comme
s'il était dans une imprenable tourelle de verre. Sombre chevalier aux yeux
noirs enfoncés sous ses sourcils drus, les pommettes saillantes et la lèvre
comme repassée au fusain.
Torse nu, ses clavicules saillent légèrement sous sa peau, leur ligne se
continuant jusqu'à ses épaules aux muscles fins et nerveux. Ses bras qui
m'enlacent tandis que les miens entourent son cou, et je sens ses mains qui
s'apposent dans mon dos.
Ces simples
caresses qui renferment en elles toutes les promesses de mille demains, de tous
les rêves que l’on écrit à deux après les avoir si longtemps criées en soi,
tout seul.
La sensualité qui en émane, avec l’évidence, l’évidence de la confiance
accordée à l’autre. Le non-dit de la certitude que l’on ne peut se tromper, car
la connaissance instinctive de l’autre est si grande, si belle, si forte. Par
un accord tacite, chacun sait les limites, les désirs, les envies, les
sentiments de celui qui est en face.
Alors, nous traçons d’une même main tous les possibles, que nous souffle à
l’oreille l’avenir, et le carpe diem. Nous écrivons ensemble la carte de nos
appétits de vie, des murmures et des cris, des impératifs et des conditionnels,
des suggérés et des évidents, des petits pas et des grands chemins, des moi et
des toi, et puis surtout, des nous deux.
Comme si
demain, tout pouvait s’arrêter.
Et en même temps, comme si toute la vie s’étendait devant nous, comme si tout
était possible.
Parfois,
j’ai l’impression que mon cœur va s’arrêter de battre.
Atteindre
l’essence même de la vie, c’est peut-être ça. C’est aimer. Sans pouvoir
s’arrêter. Sans pouvoir dire non à ce sentiment qui nous submerge, nous emporte
comme une vague qui déferle sur soi, sans nous prévenir, sans avoir auparavant
glissé de petite carte de visite au papier cartonné bien coupé géométriquement,
et qui prévient de ce curieux sentiment qui va nous tomber dessus.
C’est se laisser envahir par l’imprévu, boire la tasse de l’inattendu, en
sentant son regard voir soudain différemment cet autre qui prend d’un coup une
importance capitale. C’est s’apercevoir.
Car oui, ce mot exprime bien toute cette surprise, cette prise de conscience
précédée d’un « non-su ».
Je ne savais pas, aujourd’hui je sais.
Prendre
conscience que de multiples parcelles de son cœur s’ouvrent, parcelles plus ou
moins connues ; connues, peut-être le sont-elles, mais elle deviennent
nouvelles à chaque amour.
Car chaque amour est si unique.
Je n’oublie pas les précédents, je n’oublie pas David, je n’oublie pas les
autres.
Je sens.
Je sens
qu’Hugo est en moi tout en entier, son image, son visage dans mes yeux, sa voix
dans ma bouche, sa musique dans mon oreille, je suis comme un tissu qui absorbe
son odeur, à ma façon je suis lui et il est moi.
Ce geste de
lui que j’aime tant, qui lui est si propre, si terriblement particulier.
Qu’il a encore fait l’autre jour, et j’ai cru que mon cœur allait exploser,
tant il est rempli, plus que tout autre geste, de tout l’amour qui est en lui.
Il me
regarde, intensément. Si fort.
Puis, il lève main sa main, et sa paume vient à la rencontre de ma joue. La
chaleur de la paume apposée sur ma peau, qui se diffuse dans tout mon visage.
Juste le silence entre nous deux.
Et son pouce caresse ma joue, partant du coin extérieur de l’œil, juste à côté
du sourcil, et passe sous l’œil, jusqu’au coin, jusqu’à l’endroit où naissent
les larmes. Il souligne mon œil, oui. Puis, son pouce descend, le long de la
ride d’expression à venir.
Il me regarde si tendrement.
Enfin, son pouce vient dessiner une parenthèse sur ma joue, dans le creux des
sourires.
Et il me murmure : « Je t’aime. A n’en plus pouvoir. »
Commentaires :
Re:
C'est drôlement joli, Krysal, comme pseudo... La fragilité délicate et belle de ton... "toi"? ;)
Bizzz à toi?
Ces premiers paragraphes....je connais.....je connais tellement la chanson en ce moment que cela m'émeut de la lire dans les mots d'une autre. Et en plus quels mots! Simplement les mots juste.
Et puis la fin, les dernières lignes qui ont fait battre mon coeur et posé ma mousse au chocolat (c'est pour dire!). Ca aussi je connais en ce moment. Ou en fait non, je l'ai rêvé. Je rêve de connaitre moi aussi de tels mots que les tiens.
Re:
Merci beaucoup pour tes mots, qui me touchent, vraiment. Il est vrai que j'ai conscience que ce que je vis est assez... magique. Donc, je suis contente, si je peux transmettre un peu de tout ce bonheur, de toutes ces émotions par l'intermédiaire de mes textes...
Ah! Alors la mousse au chocolat, difficile à poser, n'est-ce pas? J'avoue que c'est un des mes péchés mignons... (oups, j'ai failli écrire : péchés moigons)
:) Merci, vraiment.
Impressionant!
Super-perspicace la Viva!
C'est vrai, c'était effectivement Ray que je retrouvais en Eloi. C'est incroyable de me rendre compte qu'un commentaire posté sur un autre Joueb peut être assimilé à mon propre Joueb !!!! C'est tout fou! Je suis vraiment flattée que tu te sois attardée sur mon blog et que tu aies pu faire le rapprochement avec le tien. Oui, je me retrouve dans ce que tu écris et certains de tes mots sont mes espérances intérieures, peut-être que de ton côté c'est la même chose ? Peut être pas....
Re:
C'est bête à exprimer, mais c'est à mon tour de ne pas parvenir à m'exprimer. Je suis très, très, très, très émue par ton commentaire. C'est si... si... si formidable de lire ceci! Merci, merci, merci. Je me sens absolument idiote en répétant cinq fois les mêmes mots, mais vraiment, je suis très émue. C'est beau, de lire ça, merci...
Oh, que ça donne envie de continuer à écrire éternellement, des mots comme ceux-ci... :))
Re: Re:
Raaa, c'est mon tour d'être émue par ta réponse!!! Mais quand est-ce que ça finira? lol
En tout cas je suis très très contente que tu es posté un nouvel article et je vais viiiite le lire ^^ !!!!
surement l'une des plus belles déclarations. car si simple.
et le coeur s'arrete de battre, une sorte de renaissance?
tout simplement sublime
Re:
:) Merci de tes passages qui font toujours aussi plaisir, Lunatic!
Krystal
mais je commente moins... parce qu'à force, je me sens bête de toujours te dire la même chose !! ^^...mais je n'en pense pas moins ;)
Bisous. (oui, j'ai changé de pseudo ;))