1. Combien lisez-vous de livres par an ?

Je lis énormément. Toujours un de ces fidèles compagnons dans ma poche, où que je sois. Même si j’ai des semaines particulièrement remplies parfois, je m’arrange toujours pour me faire au moins une demie-heure de lecture par jour, si ce n’est, évidemment, parfois bien plus.
Donc, s’il faut une moyenne par an… Une soixantaine de livres, ou soixante-dix ? Je ne sais pas…

2. Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ?

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Anna Galvada. Puisque la plupart des blogs que je lis en parlent, de cette auteur(e ?), je me suis dit qu’il était peut-être temps que je m’y mette aussi…

3. Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Des Fleurs pour Algernon. J’en parle, en dessous.
Et j’ai relu Nadja, de Breton. Ma porte secrète, ouverte à tous les possibles. J’ai eu le coup de foudre, l’année dernière, en littérature (en même temps que pour mon prof ! ;)) C’est mon échappatoire, mon Ailleurs personnel, ma folie créatrice. Nadja, c’est un bout de moi.

4. Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés.

Bon, je ne vais pas mettre Nadja, parce que j’en ai parlé juste au-dessus… Mais il aurait largement sa place parmi mes préférés.

Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Mon premier choc poétique. J’ai dévoré le recueil à quinze ans tout juste. Durant deux semaines, je n’ai eu cesse de m’enivrer du parfum empoisonné des mots baudelairiens, ce cet opium entêtant et magnifique. Et aussi, parce que c’était le livre de chevet de David. Le livre qu’il avait toujours sa poche, qu’il emmenait partout avec lui ; nous en parlions ensemble durant des heures ; la force de la poésie nous unissait plus intensément que jamais. Lorsque je prends un exemplaire des Fleurs du Mal, je suis toujours soudainement émue. Et ce titre, si beau…

Les Hauts de Hurlevent, de Charlotte Brontë. Je l’ai découvert très tôt, à douze ans, et ce fut un choc en matière de littérature. J’ai découvert que l’ont pouvait allier haine et amour, passion et répulsion, attraction et dégoût. Une violence bien plus forte que l’on ne la soupçonne est enfouie dans ses pages. Le personnage d’Heathcliff me fascinait et me révulsait à la fois ; il incarnait l’idéal de l’homme sombre, à la personnalité impressionnante, plein d’un orgueil superbe, et en même temps représentait les ténèbres effrayants, jusqu’à en être écoeurant. Oui, un bouleversement s’est alors produit quelque part en moi.

Antigone d’Anouilh. LA pièce. Une des lectures qui m’a procuré le plus d’émotions de toute ma courte vie. Des mots si justes, si forts, si puissants, et si simples à la fois. Les miens paraissent si petits, à côté. Tout y est. L’amour, la famille, le désir, la rivalité, la pitié, le dégoût, la peur, la colère, l’incompréhension, le courage, la vaillance, la vanité, la mort, l’absurdité des destins. Ce sont des mots que je porte en moi, depuis leur lecture, et pour toujours.

L’Etranger de Camus. Impossible à décrire. « Ce matin, maman est morte. Ou peut-être était-ce hier, je ne sais plus. » Lorsque j’ai ouvert ce livre, ces mots m’ont sauté à la figure, je me rappelle de l’émotion qui m’a envahie soudain. « Maman est morte ». Maman est morte. Maman est morte. Papa est mort. J’ai lu ce livre à seize ans, un an après la mort de mon propre père, qui est survenue en même temps que celle de ma grand-mère. (il faudra que j’en parle, un jour. Je réalise que je n’ai jamais parlé de ma propre famille.) La simplicité de l’écriture, la pesanteur de l’atmosphère, la condamnation irréversible, tout cela a exercé sur moi une attraction inouïe. Je ne peux pas décrire ce livre. Il m’a marquée au fer rouge.

Crime et Châtiment de Dostoïevski. Toujours cette fascination pour la violence et le désir, le couple attraction/répulsion (dont parle extrêmement bien René Girard, philosophe, dans Mensonge romantique et Désir romanesque, très bien écrit, limpide, à lire absolument). Un livre d’une puissance incommensurable. Force dévastatrice, d’une complexité qui m’a ensorcelée. Une écriture magnifique, d’une puissance extrême. Lorsque je lisais les petits caractères d’imprimerie, bien droits, c’était une image d’un manuscrit brouillon et fougueux qui s’y superposait…

Des Fleurs pour Algernon. Indescriptible. Qu’une telle idée ait germée dans la tête d’un écrivain tel que lui, pour donner des instants aussi terribles et magnifiques… L’on suit la fulgurante évolution d’un arriéré mental, pour devenir l’homme le plus intelligent de la planète, puis sa lente dégradation pour revenir à son stade premier, mais cette fois-ci, tout en en ayant une terrible conscience… Douloureux et sublime.

J’ai triché, ça fait six… Mais c’est difficile de s’en empêcher.

Et puis il y aurait aussi :
Premier Amour de Tolstoï, le premier roman d’amour que j’ai lu, subtil et très émouvant, intense.
L’ami retrouvé de Fred Ulhman, l’histoire d’une amitié condamnée. Magnifique.
L’écume des jours, de Boris Vian. J’ai pleuré à la fin de ce livre. Je crois que ça dit tout. C’est si beau et si terrible… Le nénuphar dans la poitrine, et la souris à moustaches grises…
Hernani de Hugo, tout le théâtre de Sartre, la poésie de Jean Tardieu. Il y aurait aussi le Cid de Corneille (j’aime particulièrement le personnage de l’Infante ; sacrifier son amour au bonheur de celui que l’on aime…), tout Racine, tout Mallarmé. Mallarmé… ces mots si fous, désordonnés et qui crient le mal-être et l’existence.
Le Champ de Personne, de Daniel Picouly, qui m’a fait rire et m’a émue aux larmes, tout enfant encore.
Il y aurait Les liaisons Dangereuses, de Laclos, parce que j’admire profondément cet auteur, qui réussit, par le biais de « simples » lettres, à retranscrire toute une passion, les tensions qui l’animent et le croisement de jalousie et amour…
Et aussi l’Amour au temps du choléra, de Kundera, l’Amant et les Petits chevaux de Tarquinia de Marguerite Duras, parce que Duras (pour copier la réponse de Joumana)… Ainsi que la Métamorphose de Kafka, lue en 3^e, et qui a marqué le début de ma fascination pour cet écrivain angoissé et complexe.

Et encore mille autres… Thérèse Raquin de Zola, Patrick Modiano, Sur les falaises de marbre d’ Ernst Jünger, métaphore silencieuse et criante à la fois de la montée du nazisme.

Oh, il y en aurait tant à citer… Mais je crois qu’il est temps que je m’arrête là.

5. A qui allez-vous passez le relais (3 blogs) et pourquoi ?

J’ai l’air malin, la plupart des blogs auxquels je voulais passer le relai ont déjà répondu à ces questions : Cocktail, Feu, Envole-moi (enfin, on lui a passé le relai, même si elle n’a pas encore trouvé le temps), Emberlificoteuse, Cabotine, Dana (oups, pardon, Krystal!) Antigone, Etolane...
Mais heureusement, certaines n’ont pas encore répondu à ces formidables questions ! : Broutille, Agrume et Betadine. Ah oui, mais zut, il y a aurait aussi AnnaH, Lunatic, Samharah, Wlad, Jennifer, et plein d’autres… !!Bon, zut, hein, je n'arrive pas...