Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Stand-by
Noël. Joyeux Noël. Joyeux Noël?... Est-il vraiment joyeux? C'est un peu la question que je me pose actuellement. Suis-je joyeuse? Je ne crois pas. Du moins, ça va mieux, c'est ce que je puis dire pour le moment, je pense. Et en même temps, ça va mal.

Je me suis séparée d'Hugo momentanément.
Besoin de faire le vide, de m'éloigner de tout. Me purifier, peut-être, après ce que j'ai fait avec David. J'ai du mal à réaliser que nous ne sommes plus ensemble, avec Hugo. Enfin, plus pour le moment. Avec David, je le réalise très bien. C'est curieux, j'ai du bien-être mêlé à une souffrance sourde, une souffrance qui sait. Mon bien-être n'est pas totalement innocent, pas totalement abandonné.

Je crois qu'il faut que je refasse le point sur ces derniers jours.

Lundi soir, Hugo m'a appelée, pour avoir enfin de mes nouvelles, depuis les quelques jours où je ne l'avais pas appelé. Je l'ai senti inquiet, rempli de doutes, angoissé. Plutôt que de lui dire par téléphone, je lui ai demandé si je pouvais venir chez lui. Tout de suite.
1/2 'heure après, j'étais devant sa porte.

Il m'ouvre, me regarde, avec ses grands yeux angoissés. M'embrasse : "Où t'étais?... J'ai pas eu de nouvelles de toi pendant deux jours, qu'est-ce qui se passe?". Ses lèvres. Il marque un temps, j'entre dans l'appartement.
"Tu ne m'aimes plus?..." demande-t-il, comme un petit enfant, qui pose la question, n'y croit pas, mais y croit même, sans le vouloir vraiment.

Là, j'ai eu mal.
"Non, non, surtout pas."
J'ai eu la sensation que le sol s'échappait sous mes pieds, il fallait que je sois forte, il fallait que je lui dise.
"Non, c'est juste que je ne sais plus où j'en suis."

J'ai tout de suite regretté le "juste". Non, ce n'est pas petit, ce n'est pas "juste" un petit quelque chose, c'est quelque chose d'énorme, d'immense, immonde, qui me bouffe, me ronge et me dévore, je craque Hugo, si tu savais comme je craque. Ces derniers mots sont sortis de ma bouche sans que je me rende compte, et je me suis retrouvée à pleurer dans les bras d'Hugo.

"Viva... qu'est-ce qu'il y a...? Dis-moi... Ca me rend triste de te voir comme ça..."
Il m'a amenée dans sa petit cuisine toute chaleureuse, que j'aime tant, il a fait du thé, me regardait de temps en temps, laissant sur moi son regard tendre, posant sa main de temps en temps sur mon épaule, sur ma joue, essuyant une larme. Il restait silencieux, seul son regard m'interrogeait, et moi, je regardais le fond de ma tasse de thé, dans laquelle je noyais mes larmes.
C'était terrible, parce qu'il était tendre, attentionné, sans être étouffant, juste comme il faut, juste comme j'en avais besoin, juste comme j'avais envie que mon amoureux soit à l'instant présent, juste comme il était.

Et je devais lui dire tout ça.
J'ai mis un long moment à prendre mon courage à deux mains. J'avais l'impression que ce n'était pas deux mains qu'il fallait, mais mille main pour le prendre à bras le corps, ce foutu courage qui ne venait pas.

Et puis j'ai parlé.
Je lui ai tout dit.
David, la tentative de suicide, mes visites, le baiser, mon malaise, l'hôpital, la chambre, l'amour.

Il est resté, à m'écouter, m'écouter. Et moi, je parlais, parlais, et au fur et à mesure que les mots sortaient de ma bouche, j'avais l'impression de me libérer d'un poids. Je ne dirais pas que je me fichais presque de la réaction qu'aurait Hugo, mais si, presque. Je faisais ma propre thérapie. J'expulsais tout ce que j'avais à dire, enfin. Je faisais sortir par la racine tout le mal qui me grignotait, peu à peu, lentement, mais sûrement.

Et j'ai fini.
Et il est resté, là, comme ça, silencieux. A fixer le sol.
Pendant deux minutes. On ne se rend pas compte, mais c'est immensément long, deux minutes.

Enfin, il a ouvert les lèvres.
"Je ne comprends pas. Et en même temps, je comprends tellement bien."
Il a pris une petite pose. Comme s'il pensait tellement fort, que ça l'écrasait, et qu'il avait besoin de reprendre son souffle.
Il a continué :
"Viva, c'est affreux, parce que... à la fois, tu me dégoûtes, je te hais, tu m'as fait mal, vraiment mal, j'ai envie de te crier que tu n'es qu'une pute, une pauvre destabilisée qui joue avec le coeur des gens, et en même temps..."
Qu'est-ce que ça m'a fait mal, à cet instant... c'était lui, Hugo, que j'aimais, qui me disait ça.
"... et en même temps, on est tous si fragiles, j'ai connu ça, aussi, très différemment, mais je comprends tellement bien, et je ne t'en veux pas tant que cela. Oui, et en même temps, je t'aime encore plus qu'avant. Parce que tu es toujours là."

C'était dur. Chacun de nous deux avait en soi un combat, très difficile à supporter.

Lui, qui devait être partagé entre l'envie de me cracher à la figure, de fondre en larmes et de me chasser de chez lui, de ne plus jamais me revoir, et en même temps, de me serrer contre lui, de me protéger, de m'écouter, et de réaliser qu'il comprenait très bien, qu'il m'aimait toujours.

Moi, déchirée entre l'impulsion de partir, loin, de tirer un trait sur nous deux, pour arrêter de la faire souffrir, pour ne pas l'impliquer plus dans tout ça, dans tout ce qui me fait déjà suffisamment de douleurs, et entre le désir de rester, de parler, de lui demander de m'expliquer, de lui demander pardon, pour réessayer, parce que je l'aime, je l'aime tellement et je ne m'en suis pas assez rendue compte, j'ai trop joué avec le feu, je me lui laissée dévorer par mes vieux démons, et j'ai oublié de dire merci pour tout ce qu'il me donnait, j'ai oublié à quel point il était facile d'être heureux et de rester vivant.

Je crois que chacun de nous à choisi la deuxième solution.
Nous avons beaucoup, beaucoup parlé.

Nous avons choisi quelque chose.
Voilà, nous faisons un break. C'est moi qui l'ai demandé en premier, et c'est lui qui a acquiescé.
Tous les deux en avons besoin.

Moi, pour en finir avec David, pour retourner le voir, et être forte, enfin, une fois pour toute. Pour lui dire non, pour me laver de toutes mes erreurs. Pour me rendre compte à quel point j'ai de la chance d'être aimée comme je le suis par Hugo, de l'aime aussi, et qu'il faut que j'arrête d'être déroutée, au moindre choc.
Lui, pour essayer de passer l'éponge, de me comprendre mieux. Pour se remettre un peu de tout ça.

Et à la rentrée, on se retrouve. Je crois que petit à petit, ça ira mieux.

Il me manque déjà.
Terriblement.

Mais c'est mieux comme ça, pour le moment. On ne pouvait pas rester ensemble, deux entités ébranlées fragilisées, on se serait fragilisés encore plus.

Je n'y peux rien, malgré moi, même quand je me dis que j'ai été cruelle, terrible, incompréhensible envers lui, je n'y peux rien, je l'aime.

Exit, David, vraiment.
C'était une vraie erreur, ce que j'ai fait lundi.

Une faille absurde et douloureuse se referme.

Hugo, même si tu ne m'entends pas, je t'aime. Toujours.

Ecrit par Viva, le Dimanche 26 Décembre 2004, 16:12 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

C-C
C-C
28-12-04 à 22:24

Je pense que Hugo et toi avez pris la bonne décision. Une petite coupure permettra de reprendre plus sereinement. J'ai vraiment la sensation qu'il tient beaucoup à toi d'après ce que tu dis ici, vous allez pouvoir vous remettre ensemble très vite !

Bises et bonnes fêtes de fin d'année.

CyCy


 
Viva
Viva
07-01-05 à 11:56

Re:

Merci de ton passage, Cy-Cy, et désolée si je mets un peu de temps à répondre!
Oui, cette coupure fait un bien fou. De l'air, enfin, je me purifie vraiment.
Bonne année  à toi, bonheur pour 2004! Bizz

 
Medulla
30-12-04 à 20:33

Juste un petit mot au passage... J'espère sincèrement que les choses vont s'arangées avec Hugo.
Bonne année,un peu en avance, en espèrant que cette nouvelle année t'apporte plein de bonnes choses et qu'elle débute mieux que 2004 n'a finit.

 
Viva
Viva
07-01-05 à 11:57

Re:

Merci beaucoup, Medulla... (au fait, Medulla, ça n'est pas le titre du dernier album de Björk??)
Bonne année à toi aussi!

 
Medulla
08-01-05 à 12:47

Re: Re:

Si j'adore cet album! D'ailleurs je les aime tous ;-)